Le "tout à l'égout" : une expression à bannir

Le terme « tout à l’égout » est apparu durant la deuxième moitié du 19ème siècle. Cette expression trouvait tout son sens à une époque où sévissaient les épidémies de choléra et où il était indispensable d’éloigner les eaux souillées des villes.

Ce terme est aujourd’hui utilisé à tort. On ne doit pas tout rejeter à l’égout !

Dans la rue

Un comportement courant consiste à considérer les bouches d’égout ou les avaloirs comme des poubelles et d’y déverser les déchets dont on souhaite se débarrasser (mégots, chewing-gums, papiers, etc.). Ce comportement part souvent d’un bon sentiment ; il paraît en effet plus propre de jeter les déchets dans la bouche d’égout que dans la rue.

Dans le cas d’un réseau séparatif « eau pluviale » tous les déchets ainsi accumulés seront alors renvoyés brutalement au milieu naturel lors d’un événement pluvieux.

à la maison

Divers déchets sont également rejetés dans les toilettes : lingettes, serviettes et tampons hygiéniques, applicateurs de tampons, préservatifs, cotons-tiges.

Or, ces déchets risquent de boucher l’évacuation d’eaux usées ou le réseau public, avec des frais d’intervention pour l’usager ou pour la collectivité. Notons que lors d’une intervention, la société Véolia a retiré un bouchon de 100 kg de lingettes ! Chacun doit donc se responsabiliser et ne pas jeter de déchets dans les toilettes !

Par ailleurs, si le réseau est unitaire, les lingettes et autres produits du même type (cotons tiges retrouvés en grande quantité dans les rivières ou sur les plages) peuvent être renvoyés dans le milieu naturel lors des épisodes pluvieux par les déversoirs d’orage. Ce type de pollution est extrêmement désagréable sur le plan visuel et donne une image dégradée du milieu.

Lingettes polluant le ruisseau La Briane

Contrairement à ce qu’écrivent les fabricants, la place des lingettes usagées, comme celle des cotons tiges ou des autres objets utilisés pour l’hygiène quotidienne est dans la poubelle et non dans la cuvette des WC.

Finalement, un grand nombre de ces déchets arrivent jusqu’à l’océan (applicateurs de tampons ou tiges de cotons-tige).

Il est important de ne pas rejeter n’importe quoi dans un évier, un lavabo ou une cuvette de WC :

  • les médicaments non utilisés doivent être ramenés en pharmacie
  • les restes de peinture, lasure, vernis, les solvants (white-spirit, essence de térébenthine), l’essence, les huiles de vidange et de friture, les produits utilisés au jardin doivent être apportés en déchetterie.

Il est aussi possible d’utiliser à la maison des produits de lavage, d’entretien et de toilette à faible impact sur l’environnement. Outre les marques bénéficiant d’un écolabel, on peut redécouvrir les vertus du vinaigre blanc, du jus de citron, du bicarbonate de soude, du savon noir, du savon de Marseille, etc.

Les gestes de chacun améliorent la qualité de l’eau rejetée par les stations d’épuration. Ils ont aussi une influence sur la qualité des boues d’épuration, ce qui permet de les valoriser.

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